Jour 25... Consoler...
Et voilà, il fallait bien que ça arrive...
Avec la colère qui arrive parfois à certains moments chez mes Petits, ce soir nous avons eu un gros épisode de larmes...
Nous avons attaqué la 4ème semaine, ça commence à être long... Et il n'y a pas d'objectif de fin en vue...
( D'ailleurs, en échangeant avec nos collègues, de nombreux parents avaient besoin d'être rassurés aujourd'hui... Des mails inquiets, angoissés et du coup des appels de plus d'une heure parfois... )
Alors mes enfants étaient encore plus révoltés ce soir face aux gens que nous voyons passer dans la rue faire leur jogging par 2 ( même en tenant une distance... ), des familles rire et s'amuser à se promener en groupe dans le village, entendre nos voisins inviter des amis à faire un barbecue...
"Mais Maman, si les gens ne sont pas responsables et sérieux, on ne s'en sortira jamais..."
C'est vrai que chez nous, une seule personne sort... Et seulement pour les courses, le ravitaillement ( que je commande en drive pour limiter la sortie... ).
Puisque nous avons un jardin, les enfants ne sortent pas se dégourdir les jambes dans le village ( et dans notre village il n'y pas pas d'immeuble, ce qui signifie que chacun peut se contenter de son jardin : ce qui est un privilège immense par rapport à des citadins enfermés dans des appartements, et dont les enfants ont besoin de faire leur tour de quartier... Et encore, j'ai certaines de mes familles qui refusent de sortir quand même, ce que je trouve admirable, et difficile... ).
Et moi aussi je suis révoltée contre tous ces gens qui ne comprennent pas le sens du mot "dérogatoire"... Qui sortent faire leur jogging parce que "on a le droit, alors j'en profite" ( croyez-moi j'en connais malheureusement... ) par exemple...
Parce que je trouve ça irrespectueux envers les personnes qui sont OBLIGÉES de sortir, elles !
Et oui, on ne peut plus faire de sport, on n'aura pris sûrement quelques kilos, on n'a plus de vie sociale digne de ce mot... mais qu'est-ce que ça signifie au regard des personnes qui ont leur emploi de plus en plus en péril à mesure que le confinement se prolonge, qui perdent du revenue en raison du chômage partiel et qui vont se retrouver en difficulté pour payer les traites de la maison, ou pour nourrir correctement leurs enfants...
Finalement, après avoir apaisé mes enfants, leur avoir donner des caresses et des paroles de courage... J'ai pris le relais leur colère...
Ce soir ma directrice vivait une énorme colère différente et personnelle, et l'une de nous lui a dit, alors qu'elle s'excusait : " La colère est saine, elle permet de tenir debout ! "
Alors, je suis en colère et c'est sûrement pour moi une façon de me permettre de tenir debout...